Appelé le 17
Généralement quand on appelle le 17 en pleine nuit, c'est que ça ne va pas fort. Ce fut mon cas dans la nuit du 21 au 22 septembre dernier. Je travaillais toute la journée le lendemain, le(la) sadique de service le savait sans doute et avait décidé de camper dans la chambre au-dessus de la mienne toute la nuit, pour me canarder de tirs d'ondes électromagnétiques, histoire peut-être de remplacer sa console de jeu par ma tête, et faire monter un brin son adrénaline de crétin.
Après des tirs digne d'une artillerie de siège, je décidai de me lever pour mettre mon magnéto à plein volume, sauf que je n'avais pas prévu les effets des tirs d'ondes envoyés dans certaines régions du cerveau, lequel apparemment n'a pas apprécié, et j'avais encore moins mesuré le pétage de plomb qui suivit. C'est comme ça, ça arrive.
Dans un sursaut de colère, j'ai ouvert ma fenêtre et hurlé au sadique de descendre, puis me suis assise sur mon lit après une forte douleur à la poitrine. Sans réfléchir j'ai composé le 17, et attendu quelques secondes, le souffle coupé, avant de pouvoir m'exprimer. Après je ne me rappelle pas vraiment la conversation, ou plutôt le dialogue de sourd entamé avec le policier de service. Je n'ai pas regretté mon geste incontrôlable, je l'assume, de toute façon je n'ai pas le choix.
Après avoir demandé à mon interlocuteur si la communication était enregistrée et reçu une réponse positive, je me souviens avoir dit “tant mieux ça servira pour plus tard” puis me suis recouchée et dormi du sommeil du juste, le pétochard du-dessus ayant arrêté les tirs jusqu'au petit matin, sa trouillardise de harceleur le privant de dessert. J'aurais au moins gagné ça !