Rester en vie
Pour ceux.ses qui dissimulent en permanence, on imagine à quel point leurs ouïes de planqué(e)s souffrent d'entendre la vérité. J'ose dénoncer la participation à la torture high-tech des plus jeunes que les adultes ont spolié de leur insouciance. Si toutefois cette dernière existe encore à l'heure de la haute-technologie engloutissant tout sur son passage. J'ose les surveiller moi aussi, et déceler certains des modes opératoire de leur système concentrationnaire. J'ose m'apercevoir de certains changements au sein de leur nid puant. J'ose continuer de vivre malgré leur acharnement à me finir. Je l'ai déjà dit, le corps à ses raisons que la raison ignore. Le corps résiste, et je suis la première étonnée du degré de sa résistance. Rester en vie me coûte très cher, mes nuits fracassées en sont le témoin, mais je continue de respirer alors que la famille continue de gratter ce qu'il me reste chair et d'os. Si une de leurs figures disparaît, d'autres prendront le relai parmi ses membres rompus au pire de ce que l'homme peut faire à l'homme.
Bientôt 10 ans de torture entre ces murs. Combien de harceleurs passifs ou actifs sont passés par là ? Combien savent, alors que tous se taisent ? Combien sont partis définitivement des alentours de mon enfer ? Combien dans leurs nouvelles pénates poursuivent la torture à distance ? Combien diligentent le mal, planqués derrière leurs oripeaux de citoyen ordinaire ? Combien viennent avec leur petite voiture et le sadisme pour tout bagage pour violenter, et repartent repus comme après un bon repas ?
Beaucoup... Très certainement beaucoup.