Casser la semaine

      Comme souvent, la nuit de dimanche à lundi fut ponctuée d'élancements fugaces. Au bout d'un certain nombre de tentatives de ré-endormissement, soldées inévitablement par des tirs d'ondes électromagnétiques, le sommeil devient impossible. Le petit matin vient vous cueillir peu de temps avant que le réveil ne sonne pour aller travailler. Je suis convaincue que c'est ce douloureux traitement réduisant mes défenses immunitaires à zéro qui m'a menée au cancer, et c'est probablement par ce même chemin que je récidiverais si rien n'est fait.

       À 8 h 23 exactement, je suis sortie de mon logement et j'ai pu croiser le chefaillon de la torture high-tech en train de remonter la rue, tout fringuant, vers l'immeuble. Au passage il m'a fait un coucou du geste de la main, avec un sourire d'une désarmante sympathie. Bien sûr, il avait son téléphone portable en main. Voyons, quelles sont les probabilités pour que je croise un de mes tortionnaires à cette heure matinale un lundi matin, de manière fortuite ? Je les estime à moins de 1%, surtout quand cela fait des semaines que je n'ai pas aperçu le principal protagoniste de ma persécution. Il a fait en sorte. Avec son petit polo aux rayures bigarrés, il a fait en sorte que je le vois, et probablement aussi qu'il n'y avait personne au bout de son téléphone portable. C'est ainsi qu'oeuvrent les planqués, des théâtreux du harcèlement.

      Parfois le matériel high-tech dont ils disposent pour massacrer une personne à distance ne leur suffit pas, ils ont besoin de constater les dégâts de leurs propres yeux porçins. Cela fait partie également du pouvoir, prendre acte de son exercice. Empêcher pendant toute une nuit sa voisine de dormir, puis la choper au petit matin pour matérialiser toute l'amplitude de son sadisme, décuple sans doute le sentiment de toute-puissance, et puis cela permet de tenir tête à la lâcheté, à ce côté planqué dénoncé dans ce type de harcèlement. "Vois-tu, je ne crains rien, je peux sortir face à toi, rentrer chez moi et te torturer quand je le veux et comme je le veux !". C'est cette forme que prend le courage dans la tête d'un détraqué qui a formidablement occulté ce fait éminemment important, qu'affronter sa proie n'est pas se planquer derrière son portable en jouant au figurant d'une mauvaise comédie.

     Cela nécessite un peu plus de cœur au ventre. Qu'a donc fait notre cabotin pendant que je me coltinais une journée de travail continu sans avoir dormi ? Difficile à savoir, en revanche, moi, je sais ce que je vais faire.

     Vidéo ci-dessous avec ce même phénomène lumineux présent dans l'entourage de quasiment chaque personne ciblée. Tout enregistrement de vidéos de ce type est bienvenu.

Comments

[Elea LP]

18h58 Entre deux morceaux de musique, la mienne, mise à un volume suffisamment conséquent pour échapper aux nuisances sonores, un(e) kapo déclenche mon frigo. Il faut être tout de même bien atteint, pathologiquement parlant, pour saisir cet espace-temps de pas plus de 2 secondes pour persévérer dans l'art de nuire. De l'esclavage en tartines.