Un kékos de plus...

12 mai 2020

    18h30 : J'entends des cris d'orfraie tout près de ma porte, je les ignore, et continue de me concentrer sur ce que je faisais sur mon pc. Un camion de déménagement est devant ma fenêtre côté rue, j'espère vaguement que ce soit pour le 1er étage mais je n'y crois pas. Le 1er étage est destiné à ma torture par arme à énergie dirigée. tant que je suis LÀ, ILS sont LÀ.

   Qui sont ILS ? Une gentille petite famille recomposée, moderne, In, dans les clous. Dehors, la gueulante se poursuit sous mes fenêtres. Je finis par aller voir et peut apercevoir toute la superbe de quelques kékos à scooter, la voix poussée à l'excès afin de se faire remarquer (par moi). Ils semblent heureux sous ce porche hyperbétonné de quelques mètres carrés, alors que dehors le soleil brille et le déconfinement les autorise enfin à bouger. Allez savoir pourquoi les murs crasseux de mon logement sont si attractifs !

     Comme tous les ados dès lors qu'ils sont en bande, ils poussent des cris donc, sauf que pour eux, il y a cerise sur le gâteau, moi-même, et il nécessaire d'impressionner la petite princesse poussant la chansonnette avec eux. L'ado de la famille M&MmeSADIQUE, zélée, comme toute jeune fille lorsqu'elle est le centre de l'attention d'un groupe, glousse en ouvrant grand la bouche. Je l'ai vu plus frileuse, mais ça c'était quand elle était seule. Ses géniteurs l'ont parfaitement dressée au processus de meute, de rassembleurs autour d'un seul, bref à la lâcheté, marque de fabrique des harceleurs.

    Je prends tout ce petit monde en photo à travers la vitre, mets ma musique assez fort pour masquer les éclats de voix. J'entends tout de même un des ados juste devant ma fenêtre, lançer à ce qui semble être la cadette de la famille "Vas-y prends moi en photo !", sans doute pour me faire entendre qu'il n'en avait rien à faire de mes photos à moi. Ce petit morveux, frère, cousin ou ami, doit pourtant bien savoir qu'au premier étage c'est tout un arsenal high-tech, et pas un seulement un appareil photo qui est dressé contre moi. Du haut de sa crétinerie de djeun mal sevré, sait-il que je n'ai plus d'intimité, moi, depuis six ans ? Je n'aurais pas le droit de prendre la petite famille en photo, alors que le moindre de mes gestes est scanné depuis des années ? Sait-il seulement qu'il est complice d'une tentative d'assassinat ?

    Voilà, ils ont vu que je m'étais déplacée. La petite scène prend fin. On remballe le matériel. Ils sont contents. Mdr, j'imagine.