Divertissement sous le porche
28 avril 2020
Il pleut pour la première fois depuis un bon moment. Après une nuit, et une journée à peu près calme, la famille JE-SUIS-UN-MODELE, a décidé de reprendre les hostilités, en remettant le paquet. Les tirs d'ondes ont fusé de toute part, ainsi que les clics audibles, bruits aériens intempestifs et j'en passe. Impossible de faire une sieste en début d'après-midi. Je me suis demandé si toute cette malveillance distribuée sans compter était dû au fait que LaBlonde avait éventuellement raté sa manucure, et puis j'ai vu toute la petite famille, adolescentes comprises, se dégourdir les jambes sous mes fenêtres, à l'abri sous le porche, éclatant de rire en se faisant des passes de foot poussives.Peut-être qu'ils se sont dit avant de descendre ; "On va lui montrer qu'on s'en fout qu'elle nous yeute." Montrer à qui, pour quoi ? Facile de se pavaner devant quelqu'un à qui on a bousillé la santé.
C'est comme si ils avaient attendu la pluie pour jouer sous ce minuscule porche bétonné, aux relents d'urine et de merde de chien qui en ferait fuir plus d'un, mais quand on n'a envie d'exposer son épanouissement à la face de quelqu'un qu'on brise à petits-feux, on ignore assez aisément les mauvaises odeurs et autres ingratitudes des lieux. Aussi, il tardait au harceleur en chef de montrait qu'il n'était, de son unique point de vue, pas un lâche, et d'afficher toute sa pomme, y compris ses enfants sous le nez de celle qu'il a mis à terre.
Effectivement, c'est facile de jouer le parangons, après avoir réduit la santé d'une femme seule à la portion congrue. Effectivement, on peut jouer les braves et afficher toute sa jolie petite famille, comme un trophée inaltérable, et s'octroyer ainsi le premier prix de vertu. Effectivement, c'est simple de fanfaronner sous les fenêtres d'une demie-morte quand on sait que si elle avait à nous demander des comptes, il nous suffirait juste de mentir.
C'est dommage, car il aurait sans doute été sans doute plus agréable pour les harceleurs de jouer au foot dans la cour, bien plus grande que le porche, quand le temps été ensoleillé, mais encore fallait-il se trouver bien sous les fenêtres de la cible, pour qu'elle voit de tous ses yeux désormais sans plus aucun cil, la pétulance crever les faces des tortionnaires. Le foot était un prétexte, et les mines enjouées un peu trop grossières pour être honnêtes, cette pauvre mise en scène retomba comme un soufflet dès que je pris pour mon appareil photo, programmé en mode rafale afin de figer pour l'éternité leurs visages bouffis d'aise. Comme si j'allais enfin pouvoir visualiser le mal et la cruauté sur leur front !
Rien de tout cela n'apparaît sur les photos, tout est confi à l'intérieur. Le soir même, j'essuie un nombre d'hostilités sonores conséquentes sans réagir, puis ma tv est coupée, je reste toujours sans réaction. Enfin les tarés effectuent ce que j'appelle un "tir groupé". Ils coupent ma TV et en même temps provoque un bruit aérien, histoire de me faire sortir de ma torpeur. J'imagine la famille ROUDOUDOU hilare, repue de toute-puissance. Les donzelles s'éclatent pendant que Monseignôre et sa dame sourient mollement.