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L'arme high-tech des harceleurs peut intéragir sur tous les appareils électriques du logement dans lequel je survis, mais également être dirigée dans toutes les parties de mon corps. Je l'ai déjà signalé, ainsi que cette désagréable impression de subir un viol au quotidien.
Le moindre de mes déplacements et autres gestes étant passés au crible, mes passages à la salle d'eau ou aux toilettes suscitant chaque fois des signes distinctifs me faisant savoir qu'on me voit partout où je me trouve, même dans les endroits les plus privés, ont fini par réduire mon intimité au rang de rien. Je me suis tant bien que mal “adaptée” à une situation ignoble.
Depuis quelques jours, les choses ont évolué, et les tirs d'ondes électromagnétiques ont malheureusement visé une nouvelle partie de mon corps qui relève pour le coup de l'intimité bien physique. Qu'il y ait ce sentiment de viol à l'idée qu'on vous regarde vous déshabiller ou vous laver est une chose, et sans vouloir rentrer dans des détails scabreux, sentir un doigt s'enfoncer dans la raie de vos fesses et poursuivre son petit bonhomme de chemin jusqu'à votre anus est encore une étape de plus à affronter et dépasser, laquelle physiquement n'est certes pas douloureuse nonobstant le désastre mental qu'elle implique.
Le nouveau palier franchi par les harceleurs va odieusement de soi. Pour tout dire, je m'y attendais, parce que tout simplement le sadisme n'a pas de limite, et le pouvoir exercé sur le corps d'un autre non plus, sinon il y aurait belle lurette que la torture serait abolie, et dans les états, et dans les consciences. Malheureusement, l'être humain est ainsi fait, ayant une fâcheuse propension à l'inhumanité pour les plus faibles.
J'ai pu donc, non sans un dégoût indescriptible, sentir ce doigt caractérisé par une onde électromagnétique, muette, invisible et assassine, rentrer là où j'avais encore quelque protection tenable. Cette dernière, rompue, il ne reste que le témoignage pour prouver que l'innommable existe au sein d'une petite copropriété tranquille et où il fait bon... se faire torturer. Au bout de ces doigts invisibles s'enfonçant dans ma chair, il y a des êtres humains qui manipulent la haine et en font des noeuds. Je suis devenue non seulement l'objet de cette haine, mais la raison de tous leurs maux. Peut-être qu'un jour les individus qui me maltraitent aujourd'hui, hommes et femmes confondus, diront respectivement demain : “Je ne sais pas comment j'ai pu faire ça !”, mais ce n'est même pas sûr. En attendant, il faut parvenir à garder l'équilibre.