Les situations d'empêchement dans le harcèlement de groupe
Il existe une multitude de manières de faire entendre à une personne ciblée par un groupe malveillant, qu'elle n'est pas la bienvenue à tel endroit, qu'on ne l'accepte pas, qu'elle nous insupporte, et que franchi un certain périmètre, la cible s'expose à une hostilité balisée de petits obstacles savamment mis en place par des esprits tordus. Quand le périmètre en question comprend le logement de la victime et son environnement immédiat, le problème se transforme en véritable nœud gordien.
Ici, un pion ne garera pas sa voiture contre le trottoir, mais s'arrangera pour que deux de ses pneus montent sur ledit trottoir, et de préférence tout près d'un poteau électrique, de façon à ce que la cible doive descendre sur la route et contourner le véhicule du crétin qui s'entend, pour pouvoir continuer de marcher.
Là, un autre pion remplira soigneusement les containers de cartons pas pliés, encore moins écrasés, de façon à ce que ces derniers prennent le plus de place possible afin de ne plus en laisser à la cible pour mettre ses propres poubelles. Un énième pion se chargera de déclencher un petit appareil nuisible pour les ouïes, du genre perceuse, dès que la cible aura refermé la porte d'entrée sur elle, pour lui faire sentir à quel point on l'aime. Bref, toutes ces petites saloperies distribuées au jour le jour resteront improuvables, hors du champ de ce que le bien commun considère comme préjudiciable. C'est là le propre du harcèlement en groupe, creuser son trou dans la banalité, et reproduire la banalité à l'infini par une infinité de personnes, toutes volontaires.