Brève histoire de pions...

Être pion est l'exercice le plus facile qui soit car il ne nécessite aucune forme d'intelligence. C'est un profil qu'on retrouve partout dans l'histoire de l'homme, et en toute circonstance. Dans le harcèlement électromagnétique, il excelle dans l'art de nuire car tous les rudiments dont il a besoin pour porter atteinte à autrui, fer de lance de son statut, sont réunis.

La bêtise dans ce qu'elle a de plus condensée, la lâcheté, un matériel très efficace ne nécessitant quasi aucun effort ni aucune réflexion dans son utilisation bourrine, permettent au pion, individu se trouvant dans toutes les classes sociales, à tous les âges, et tous genres confondus, de s'adonner au pire envers un tiers avec une facilité déconcertante.

Du coup, les postulants sont nombreux(ses). De mon côté, on peut les trouver chez de vieilles peaux rongées par l'ennui, ou de jeunes bêcheuses aux faux ongles et faux cils trop longs, lesquelles, entre deux selfies aux filtres nourris sur Instagram, laissent de côté leur programme Girly comblant tant bien que mal leur morne journée, en pratiquant la torture à distance sur la voisine qu'elles connaissent... ou pas, suivant qui est à la manœuvre.

La seule chose qui distinguent les pions des uns des autres, c'est la cause. Certains oeuvreront à la destruction d'autrui pour de l'argent, d'autres pour polir un ego, d'autres encore pour donner un coup de main aux copains, à la famille, le plus grand nombre parce qu'ils ne sont que des suiveurs au service d'un maître qui les rassurera.

Les pions d'aujourd'hui sont les kapos d'hier, obéissant sans forcément avoir besoin de cartes en main, à l'appel de la crasse communautaire. Il suffit juste de leur dire, tu vas chez moi et tu tortures ma voisine parce qu'elle m'emmerde moi et mon petit cheptel familial, tu piges ? Et le pion s'exécutera pour une durée plus ou moins longue, selon ce qu'on lui aura présenté comme absolument nécessaire au maintien de la toute-puissance d'un Pinochet de papier.

Une fois un certain temps passé à ce petit jeu réconfortant, notamment sous l'angle sexuel, du pion perclus de tant d'ardeur à détruire, il repartira comme il est venu, à bord de son SUV ou grosse BMW, encore tout estourbi de ses exploits.

Telle se résume la vie du pion, passée à suivre et obéir, planqué derrière sa niaiserie, une mauvaise herbe poussant partout, dont les bovins ne voudraient même pas, ne servant strictement à rien, un accident dans l'histoire de l'homme, une calamité qui le poursuit depuis qu'il est ce qu'il est.