Que s'est-il passé ?

Plus de trois semaines de quasi-arrêt d'un harcèlement qui s'exerce depuis près de neuf ans avec une extrême férocité, laisse la personne ciblée pantoise. Au départ, je suis restée aux aguêts, absourdie par le calme nouveau régnant au sain d'un logement qui s'est toujours révélé pour moi menaçant au plus haut point. J'ai ensuite dû me familiariser avec l'absence de douleur.

Cela peut paraître étrange dit comme ça, mais ne plus ressentir de décharges électromagnétiques nulle part, ni dans les mains, ni dans les pieds, endroits préférés des harceleurs, ne plus avoir cette impression quasi-constante de grain de sable dans les yeux, dormir près de 12 h d'affilée sans être réveillée par un tir d'onde, provoque au-delà d'un soulagement indescriptible, une sorte de vide qu'il convient de réapprivoiser après une torture permanente.

Ce ré-apprivoisement qui n'est ni plus ni moins celui de la normalité se remet rapidement en place. Je sens mon visage se dégonfler au fil des jours et des nuits plus sereines, mon regard est moins brouillon, ma vue moins floue. Je sors de nouveau des livres, me remet d'une mauvaise grippe que je trainais depuis plusieurs semaines, car le moindre virus attrapé met beaucoup plus de temps à disparaître quand on est harcelé et privé de sommeil. Je me surprend à acheter du maquillage, m'apprêter, inviter, faire à manger correctement.

Au téléphone, on me trouve en pleine forme, c'est sans doute ce qui cause une consternation à la micro-dictature au-dessus de ma tête qui ne supporte pas de me savoir recouvrer un peu de santé. J'enfonce le clou avec une batterie d'examens médicaux annuels qui ne détectent rien de malin. Voilà qui est insupportable pour les harceleurs.

Les hostilités reprennent, d'abord par des attaques sonores. Le fameux bruit de perceuse à chacune de mes entrées et sorties, accompagné de bruits d'oiseaux reviennent en force. J'éternue dès que je lis, je tousse, l'endormissement redevient difficile. Nous sommes le lundi 12 décembre 2022. la famille BM a repris les choses en main, avec une nuit quasi-blanche, et des tirs d'ondes dirigés dans la gorge par les salopards de faction.

Les enfants participent avec l'assentiment de la blonde et de sa raclure de compagnon. Ça fait des mois que je n'ai pas croisé leurs bobines pleine de santé, leurs fringues de marques, leur bonhomie crasse, leur minauderie insultante. Ça les emmerde que je m'autorise à vivre comme eux. Tant mieux ! Je suis toujours en vie, et j'ai bien l'intention de leur cracher ma présence à la gueule TOUS les jours.