Faire du bruit, tout le temps !
Laisser l'appartement silencieux, voilà qui coûte bien cher en représailles. J'ai tellement bien embêté mes voisins tortionnaires pendant mon absence, qu'ils ne semblent pas s'en être remis. Mon logement était trop calme sans doute. J'ai donc eu droit à une bonne nuit chaotique à mon retour. Ces accros à la torture high-tech supportent mal le sevrage. Très bien. Il ne me reste pas vraiment de marge de manœuvre, mis à part faire en sorte que l'endroit où je réside ne soit JAMAIS silencieux, et informer celles et ceux dont l'esprit n'est peut-être pas encore complètement vérolé de noirceur et de malveillance, en l'occurrence, les enfants des harceleurs, de la dangerosité de l'arme utilisée par leurs parents.
Tout le monde ferait de même. Imaginez un père tendre un revolver chargé à son enfant, en lui disant qu'il n'y a aucun danger à l'utiliser. Vous trouveriez-ça normal ? Non. Vous feriez tout pour informer l'enfant des conséquences dramatiques que pourrait avoir l'utilisation de cette arme sur un tiers. C'est ce que je fais en interpelant les ados du premier étage. J'essaie d'éveiller en eux ce que le monde des adultes qui les entourent leur ont si bien caché, interdit d'éprouver, de ressentir, d'afficher, à coup de manipulation par l'amour, la tendresse et de pseudo-protection contre quelqu'un de totalement désarmé qui ne fait qu'essayer de sauver sa peau. En les invitant à aller voir la police, j'essaie de les raisonner, les mener à l'empathie, à la parole, au dialogue, en espérant sans y croire vraiment mais je n'ai plus que ça, que la manière dont leurs géniteurs agissent n'a rien de cohérent, de normal, de logique.
Mes appels de détresse en direction des enfants est mon droit le plus entier, compte-tenu des circonstances dramatiques dans lesquelles je survis tant bien que mal. Si ces appels lancés à travers les murs pour percer ce huis clos familial détestable ne plaît pas aux adultes, qu'ils viennent me le dire, et qu'ils assument.