TOUT est calme
Nous sommes le vendredi 28 janvier 2022. Il est 16h. Je viens de rentrer du travail, les pions intérimaires semblent s'être volatilisés après avoir servis de main-d'oeuvre bon marché au noyau familial consacré à la torture high-tech.
La semaine a été particulièrement difficile, les tirs d'ondes électromagnétiques se multipliant comme autant de coups de semonce pour m'empêcher de m'endormir, ce qui s'avère encore plus destructeur que les réveils intempestifs.
La nuit du 26 au 27 janvier fut particulièrement ignoble, le chefaillon de faction s'autorisant un début de nuit fort festif en direction de ma tête, le tout bien sûr avec ce sentiment de toute-puissance, propre aux pervers continuant de jouer au gentil papa côté face. J'imagine qu'au petit matin, un autre prenait le relais, ou l'inverse. Difficile qu'un seul individu s'acharne de 22h à 3h du matin sur une cible, et la tire de son sommeil moins de 3h plus tard. Il faut être au moins deux, ou alors gentil papa est le seul être humain au monde à dormir moins de 3h par nuit, et bat ainsi notre cher président de la République.
J'ai souvent traité les harceleurs de tarés, détraqués, dégénérés, tout ce qui s'apparente à des déséquilibres mentaux, mais force est d'admettre qu'ils appartiennent à la catégorie des individus normaux, embrassant la banalité dans toute son excellence. Ils font partie de la majorité, en l'occurrence de ceux qui sont prêts à torturer pour pas grand chose. Ce qui voudrait dire, et ce que l'expérience de Milgram avait fort bien démontré, qu'il n'est nul besoin d'être atteint d'une quelconque pathologie pour exercer le mal. S'adonner à ce dernier se révèle être au contraire d'une terrible normalité.
"Les fous sont dehors" disait Michel Foucault. Je confirme, dans le sens où le refus d'exercer le mal, dénoncer le sadisme, contester l'autoritarisme revient à appartenir à une minorité qui risquera l'internement bien plus qu'une majorité conditionnée à s'adonner au pire à la moindre occasion.