Ma joie, ma meilleure arme
Encore un week-end passé sous les tirs d'ondes électromagnétiques d'une férocité digne des détraqués qui se trouvent au-dessus de ma tête. Le vendredi, j'avais joyeusement appelé des proches pour leur dire que ma mammographie de contrôle était parfaite. Aussi, depuis quelque temps, j'ai commis ce crime d'être un peu plus insouciante et de me laisser aller toute à la joie d'être encore vivante, d'avoir échappé au pire entre le covid et le cancer. J'avais même fini par recréer quelque tissu social, en affrontant les journées le plus normalement possible malgré l'épée de Damoclès trônant au premier étage, et prête à m'assener avec toujours plus de force sa brutalité sur ce peu de moi-même que j'ai pu préserver.
Non, décidément il ne fait pas bon d'être enjouée quand des individus d'une médiocrité sans nulle autre pareille ont mis tant d'investissement dans votre souffrance. C'est comme un soufflet envoyé à ce triste sire et sa compagne, obsédés par l'art de nuire, entièrement dédiés à votre persécution. Sans le savoir, j'ai dû leur administrer un uppercut dans leur face de géniteurs frustrés, au cerveau amputé d'éthique.
Monseignôre le planqué dans sa grosse bagnole, éprouve quelque déception à me savoir encore en vie après tout ce capital de haine déversée à grands seaux pour me détruire. Du coup, il était grand temps pour la petite famille MODELE de passer à l'étape supérieure, et d'augmenter l'intensité de la douleur, dans le sein opéré si possible. Ce fut le cas dimanche matin, dans un réveil d'une violence qui ferait sursauter un mort, le tout s'est poursuivi par des décharges dans le cuir chevelu, et la journée s'est déroulée ainsi dans le cahin-caha pathologique d'un couple profondément détraqué, irrécupérable d'un point de vue déontologique, on ne peut même pas dire suppôts de Satan, ce dernier en serait effrayé.
La nuit dernière quant à elle fut blanche, le déconfinement a peut-être aidé à la venue d'une pimbêche pressée de reprendre son service de kapo... ou pas. Mon coup de fil du soir à un ami n'est pas du goût de Sainte-coquette et de son crevard de damoiseau. Je morfle, mais je résiste, je persiste dans mes appels téléphoniques, et cela semble peiner ces Thénardiers des temps modernes, d'avoir moins de prise sur ce qu'ils considèrent être depuis six ans LEUR propriété.
Je crache bien haut ma joie d'être encore en vie vers ce plafond derrière lequel se niche un fiel domestique innommable de lâcheté, coincé entre le doudou de la petite dernière et de la cadette, qui ne sait si elle doit rire ou pleurer de l'activité à but lucrativement sadique de ses parents.
Je prépare mon deuxième envoi. Repérage vidéo terminé, documents rassemblés, la vidéo de M. Wang sera de la fête, blog imprimé pour soulager les yeux de ceux(ses) qui voudront bien lire, derniers témoignages audio triés. Je suis prête. C'est quand vous voulez mais pressez-vous ! Je ne suis pas immortelle.