Permis de tuer

Si la famille de tortionnaires a commencé a utilisé la douleur en 2018 de manière plutôt modérée, c'était sûr que leur habituation au mal allait les galvaniser et les inciter à poursuivre toujours plus loin dans ce processus d'aliénation par la torture.

Les tirs d'ondes électromagnétiques sont donc passés avec le temps de décharges furtives à des élancements de plusieurs secondes, le plus souvent dans les jambes, les pieds et les bras. Le point culminant a été atteint en ce lundi de pentecôte du 29 mai 2023 avec la sensation d'une crampe sur le dessus du pied droit durant plusieurs heures. Aucun traumatisme pour les ados du 1er étage, un jour comme un autre, un acte comme un autre, une banalisation du mal que seuls peuvent connaître les individus conditionnés depuis leur plus jeune âge aux tares parentales.

La semaine qui a suivi ce jour mémorable en matière de brutalité high-tech, s'est révélée difficile, avec une perpétration des attaques moins longues mais très fréquentes. Le mardi matin déjà, alors que je me lavais, une légère douleur au pied droit semblait vouloir me signifier qu'il fallait que je fasse gaffe, « N'oublie pas ce qu'on est capable de te faire ! » supposait ce tir d'ondes envoyé peut-être par une petite raclure ignorante que la vraie vie, en dehors du huis-clos familial et des selfies lissés, réserve bien des surprises. Plusieurs fois dans la semaine, j'ai croisé ce défilé de midinettes devant l'immeuble, tirées à quatre épingles, tenue, maquillage et coiffure impeccables, sans aucun accroc à cette apparence irréprochable, frôlant l'excellence. Quand on a un comportement aussi abject dans le huis clos familial, à croire qu'on se doit d'être exemplaire à l'extérieur, sous tous les angles.

Enfin, une pensée pour Lindsay, adolescente de 13 ans qui s'est donné la mort le 12 mai dernier, suite à un harcèlement scolaire féroce. Il y a cinq jours une de ses harceleuses écrivait : «enfin elle est morte cette p…, je vais lui pisser sur sa tombe, je vais lui cramer sa tombe ».

Pour ma part, je suis adulte, j'ai eu le temps d'étudier le mal, de savoir ce qui peut favoriser sa perpétration, démêler son contexte, les éléments prédisposant son arrivée, augurer quelque explication quant à son processus, mais que pouvait faire Lindsay face à des gamines aliénées par une éducation forcément défaillante, et le laxisme terrifiant des autorités ?