Trop épuisée pour dormir
Je ne préfère même pas compter les agressions nocturnes tant elles sont innombrables. La nuit dernière les tirs d'ondes électromagnétiques dans le crâne ont laissé place à une sorte de pyrogravure faciale dont j'avais déjà parlé, provoquant démangeaisons sur démangeaisons, et me laissant dans l'incapacité de trouver le sommeil. Aussi, mon cerveau, fortement sollicité depuis le début de la semaine, a comme fini par se résoudre à rester en action, si fait que toute micro-sieste fut impossible.
Ce matin, en ouvrant les volets, monseignôre blingbling, harceleur en chef, s'est arrangé pour que je le vois partir. Il était bien campé à l'intérieur de son véhicule, garé en face de ma fenêtre afin que je ne le rate pas. Bien évidemment, le couard n'a pas daigné jeter un coup d'oeil dans ma direction. Il voulait juste que je le vois, dans toute sa superbe de type sadique, ses lunettes de soleil qu'il ne quitte quasiment jamais, greffées sur son nez, afin peut-être de mieux camoufler sa nature de sociopathe, allez savoir !
Je l'avais déjà dit, j'ai écorné l'ego d'un homme particulièrement pervers, et j'ai conscience de ce que cela peut me coûter. Ma résistance, malgré moi, aux hostilités savamment prodiguées par le seigneur du château au-dessus de ma tête, sur une durée de plus de quatre années, me condamne à un délabrement physique et pshychique inéluctable. Le regard fuyant du bourreau me l'a encore prouvé ce matin, sa présence grossière en face de chez moi, et sa volonté que je sache qu'il était bien aux commandes des tortures de la nuit, ne me laissent aucun doute sur la suite.
Ego du harceleur en chef, d'autant plus touché que dans mes débordements intempestifs dûs à une trop longue privation de sommeil, j'ai remis en cause la place de père de mon persécuteur. Je lui ai conseillé de s'occuper de ses gosses plutôt que de me torturer, j'en passe et des meilleures quant à ce qu'il devrait faire à sa compagne, plutôt que de l'exercer par micro-ondes pulsées sur moi-même etc.
Je ne vais pas rentrer dans les détails scabreux de mes vociférations nocturnes, mais pour résumer les choses, disons que j'ai envoyé l'artillerie lourde en matière verbale, avec tout le langage châtié disponible dans le registre de mon cerveau malmené à l'excès, et blingbling en a eu pour son grade. Pour info, un harceleur est formaté de manière à n'émettre aucune émotion quant à ce qu'il vous fait subir, dépourvu d'empathie et totalement étanche à toute doléance de la part de sa victime, c'est le propre du bourreau, encore faut-il que vous ne l'attaquiez pas sur son rôle de père, point faible parmi les points faibles.
Le plus terrible, c'est que je suis persuadée que blingbling est un bon père, côté face. Ils m'est arrivé de l'apercevoir avec plusieurs de ses enfants, et cette affection, cette complicité que j'ai pu y déceler, cet amour indéfectible émanant d'un père entourant l'épaule d'un de ses enfants, rend d'autant plus insupportable la torture qu'il est capable d'infliger à une femme, laquelle a le malheur de se trouver à un endroit qui n'est pas du goût du bon père-harceleur. Quelle image laissera-t'il à ses enfants ? Et à quel conditionnement sont soumis ces derniers lorsqu'ils se trouvent au-dessus de ma tête, dans l'endroit même où est exercée la torture à mon encontre ? Voilà pour le côté pile.
Je n'ai pas trouvé la source de l'image, mais elle me rappelle ma fenêtre.
"Je suis un individu ciblé, et vous ?"
Les messages de ce type fleurissent un peu partout dans le monde, derrière des fenêtres où se déroulent des crimes muets. Il faudra bien un jour que ces appels à l'aide soient entendus.