Prolepse de la médiocrité
Depuis quelques jours la blonde s'arrange de nouveau pour que son véhicule se trouve dans mon angle de vue. "Coucou, je suis là, je vais te torturer, Ragnagna...Nananère" est une des interprétations possible à ce petit j'apparais-je disparais de la harceleuse fanfaronne.
C'est ta voiture que je vois ma belle, toi, je t'attends toujours ! C'est décidé, la lâcheté est blonde et a un joli profil du haut de sa haine. Hier soir, j'ai su très vite après ces quelques jours d'accalmie que les hostilités reprendraient parce qu'ELLE en avait l'indicible envie, et que cette envie prédomine sur tout le reste. La nuit fut donc ce qu'elle fut, avec la reine et sa meute fêtant la fin de ce week-end de Pâques à leur manière.
Quel plus jouissif exercice que celui de priver de sommeil celle qui ose désobéir à la dictature ambiante ! Migeotant dans son pus, la blonde, une fois débarrassée du jour férié et sa bande (week-end inclus), a enfin pu se lâcher de sa lâche maîtrise d'un matériel devenu son compagnon de nuit. Du moins c'est comme cela que j'ai imaginé ce qui se passait au-dessus de ma tête, à bonne distance cependant, la couardise dispensant les bourreaux de se montrer de toute leur superbe. N'ayant aucun angle de vue sur eux, contrairement à eux sur moi, j'imagine donc l'exécuteur de la nuit en tentant d'être fidèle à ce qu'il est, un corps quelconque surmonté d'une coquille vide qui lui sert de tête. Quelquefois c'est le corps d'une jeune femme blonde, d'autres fois d'un jeune homme, et encore d'autres fois des individus plus âgés avec un point commun, la coquille qui leur sert respectivement de tête, sans même un noyau en son milieu pour penser un peu.