La haine chevillée au tir d'onde
C'était hier soir au coucher, de ces tirs d'ondes électromagnétiques suffisamment furieux pour vous faire décoller tout le haut du corps de votre lit. On dit que les ondes ne se voient pas, la haine qui s'y niche non plus, mais on peut les sentir toutes deux au centuple.
Le ou la harceleuse au-dessus de ma tête à ce moment précis, débordait de haine, et un assouvissement de cette dernière se faisait impérieux. Pourquoi ? Parce qu'il ou elle savait qu'il n'y aurait pas d'autres tirs ensuite, du moins pas avant le petit matin, et que la frustration résultant de cet arrêt, apparemment nécessaire pour des raisons qui lui appartiennent, devait forcément se solder par une décharge électromagnétique mémorable, étanchant un minimum cette poussée de hargne à ne pouvoir poursuivre la maltraitance.
Ceci étant fait, j'ai pu dormir à peu près normalement jusqu'au petit matin, l'aube se chargeant de réveiller cette haine du persécuteur, restée en jachère le reste de la nuit. C'est les vacances, je soupçonne les harceleurs d'avoir quelque progéniture avec eux, et bouleversant un tantinet leurs attitudes délétères envers moi. Ils jonglent donc avec la malveillance, et je me charge d'y répliquer comme je le peux, en tentant d'adapter mes ripostes à la puissance de l'hostilité du moment.
A cet instant, j'entends des petits pas, et je ne peux m'empêcher de ressentir quelque peine au conditionnement de ce petit être, en plein apprentissage du nuire, grâce à ces parents. L'enfant comprends vite, et n'a plus besoin d'eux pour se mouler à leur rythme et s'essayer à quelque action hostile contre ce qu'on lui fait croire être un ennemi. Ses géniteurs, quant à eux, n'ont eu aucun mal à se persuader de ma nuisance. Pensez donc ! Ma cuisine, mon salon, l'intégralité de mon logement se trouve sous l'espace nuit des harceleurs. Tout est résolument trop parfait pour ne pas oeuvrer à ma persécution sous le prétexte erroné qu'à moi seule je romps la tranquillité de toute une gentille famille.
J'aimerais être encore en vie dans 20 ans, pour expliquer à cette petite fille devenue grande, que l'histoire ne s'est pas tout à fait écrite comme on le lui a fait croire, et qu'une partie de sa famille m'a torturée en se servant d'elle comme appât innocent, invoquant sa protection comme raison à la cruauté exercée à mon encontre. En attendant, les tirs d'ondes fulgurants vont perdurer, tant que les harceleurs, parents vertueux et insoupçonnables, accorderont à la haine toute la place disponible dans leur esprit tordu et avide avant toute autre chose d'exercer un pouvoir sur autrui. L'admettront-ils un jour ?