Se battre jusqu'au bout ?
Sachant que jusqu'au bout c'est ma mort prochaine, cela me laisse peu de perspective. Hier, j'ai voulu anticiper la maltraitance, ne pas laisser à mes harceleurs l'apanage de la provocation. Au moment d'aller me coucher, je les ai donc hélé à travers les murs d'un tonitruant : “C'est bon, vous pouvez y aller, je vais fermer mes volets !" attendant bien sûr le fameux claquement de portière de circonstance, agrémenté d'une voiture passant sous mes fenêtres au moment T pour m'intimider bien sûr, mais rien du tout.
Manifestement, ce ne fut pas de leur goût que je les précède, leur coupant l'herbe sous le pied comme on dit, en les invitant à s'adonner à ce qu'ils affectionnent tant depuis presque trois ans maintenant, le sadisme exercé à mon encontre. J'ai payé cher cet acte de rébellion toute la nuit durant, avec un pic de violence à 4 h 20 du matin précisément, par une douleur fulgurante dans l'oreille droite.
La question est : Pourquoi préfèrent-ils mon oreille droite à la gauche ? Je ne sais pas, je ne veux pas le savoir, le but étant d'essayer de me rendormir le plus rapidement possible afin de pouvoir affronter la journée, et pour cela je ne dispose que d'un seul moyen, celui d'imaginer le scénario de ma vengeance, chaque fois un peu plus violent et macabre avec le temps qui passe. Toujours est-il que cela fonctionne.
La nuit passée j'ai donc pu trouver un peu de repos au petit matin, en m'observant dans une sorte de rêve éveillé et jouissif je dois bien le dire, dessiner à l'aide d'un gros couteau un joli sourire sur le cou de mon bourreau de la nuit, l'ouvrant d'un bord à l'autre avec délicatesse et fermeté. Il me semble que les deux sont possible. Seule manière pour moi de canaliser mes pulsions meurtrières étant d'en faire état arrivée à un certain palier de la douleur, et du manque de sommeil.
J'assume les risques que cela comporte, mais il est absolument nécessaire dans ma situation de pouvoir assouvir, ne serait-ce qu'en projection, ce besoin impérieux de me rendre justice, en témoigner, l'écrire, l'expectorer comme on se débarrasse d'un poids devenu insupportable. Seul apaisement possible me concernant. Les scénarios macabres ne manquent pas, et j'avoue m'en repaître assidument.
Il existe une différence notable entre les harceleurs et moi, c'est qu'eux vont me tuer pour de vrai, alors je peux bien laisser mon esprit s'égayer à imaginer toutes les manières possible de leur faire la peau, ce qui n'aura jamais lieu dans la réalité.