Une sinistre banalité

  L'autre fois, je repensais à ces faits divers récurrents, meublant en de sombres entre-filets, les Unes politiquement insipides des différents journaux offerts aux yeux soit blasés, soit révoltés des “honnêtes citoyens” que nous sommes. Je remarquais que le plus souvent les crimes par arme blanche sont provoqués par des coups de couteaux multiples, d'où les titres au nombre extraordinaire de coups portés, comme si en multipliant son acte, l'auteur tentait de tuer aussi l'assassin en lui, seul façon de supporter l'insupportable.

  Depuis quelque temps j'enregistre scrupuleusement le détail de mon harcèlement au jour le jour, complétant ainsi de manière plus personnelle, des enregistrement expliquant déjà en détail les fondements, déroulements, et divers processus employés plus généralement dans le harcèlement électromagnétique. Bien sûr, cela n'est pas du goût des harceleurs qui entendent tout, et se chargent de me le faire savoir par des tirs d'ondes ultra-puissants et quasi-permanents, du moins dès que j'ose fermer les yeux.

  Je ne peux m'empêcher, en observant l'exacerbation de ma maltraitance, de comparer les individus qui me brutalisent, à ces assassins, porteurs de coups de couteaux multiples, tentant d'oublier le premier coup, celui qui les laisse entrevoir toute la noirceur en tant réel de ce qu'ils sont en train de commettre. Pour le dire plus familièrement, en enregistrant ce que je subis au quotidien, je mets tout bonnement la tête de mes harceleurs dans leur propre caca. Pour eux c'est insupportable, et la seule façon de nier leur état patant de crapules, étant de démultiplier les actes de malveillance à mon encontre, tentant là aussi de mettre fin à cet être qu'ils ne supportent pas, eux-mêmes.