Magnéto et boîte à Meuh !
Cela était devenu insupportable d'être réveillée toutes les nuits, et devoir aller travailler le matin, sachant que les harceleurs pouvaient tranquillement récupérer de leur sale besogne. Aussi, mettre la chaîne hifi à plein volume avant de m'absenter n'était certainement pas la chose à faire, car la situation se serait inexorablement retournée contre moi.
J'avais aussi décidé d'arrêter d'interpeler à travers les murs ces refoulés, tellement attachés à ma persécution, et empêchant, dans le plaisir pris à ma maltraitance, toute possibilité de les ramener à la raison. C'est pourquoi depuis quelques semaines, j'ai entrepris d'enregistrer le récit de mon harcèlement, déroulé en tant réel, et aux moments précis où les agressions sont les plus féroces.
Mon petit dictaphone m'accompagnant partout, dès que j'ai un instant devant moi je m'enregistre, du genre : “A cet instant je viens de recevoir une onde dans le bras, qui a fait sursauter ce dernier, au moment où je m'assoupissais, etc.” D'autres fois, j'anticipe, et décide de parler un petit quart-d'heure dans mon micro sur la façon dont se déroule mon harcèlement, décrivant tour à tour son commencement, sa continuité, les diverses manifestations des ondes, les pions, la lâcheté, le tout passé au crible, comme je le fais sur mon blog.
Lors de mon tout premier enregistrement, ce fut le silence complet au-dessus de ma tête, et suite à une nuit particulièrement sévère de tirs d'ondes éléctromagnétiques j'ai placé ma tablette au-dessus de l'armoire de ma chambre, et appuyé sur la touche lecture diffusant mes petits témoignages journaliers, puis je suis partie travailler. Les représailles furent sévères la première semaine où j'osais dérouler par le menu détail et l'intermédiaire de ma voix, mon harcèlement, sans jamais m'adresser directement aux harceleurs. Par ce biais, je les snobe, ils sont forcés de constater que je parle non seulement d'eux à la troisième personne, et que je me considère non plus comme une victime subissant son harcèlement, mais comme quelqu'un qui si il continue de subir est aussi cabable d'analyse sur ce qu'on lui inflige de manière clinique et suffisamment détachée pour tenir la souffrance à bonne distance. Les harceleurs ont ressenti cela. Pour compléter ce moyen de défense, j'ai investi dans une boîte à meuh (ci-dessous).
4 euros 50 cts, pour répondre aux différents claquements de portière, infrason, bruits de moteurs divers et variés, et autres cris d'oiseaux qui ne m'impressionnent plus, et cette petite boîte au son ridiculement bovin fonctionne plutôt bien, se permettant juste de flirter au même niveau de crétinerie de celles et ceux qui m'ont prise en grippe. Ultime chose, pour assurer mes arrières, et étant donné que lors de mes absences, le volume de mes enregistrements décrivant mon harcèlement est suffisamment élevé pour rendre inconfortable l'existence crasse des harceleurs, je débute chacun de ceux-ci en disant que j'enverrai ces bandes audio à la police, et que j'en assume pleinement le contenu, ce que je ferai sans doute, peut-être également une diffusion sur les réseaux sociaux quand tout sera pleinement répertorié.
Envoyé 3e lettre à la procureure le 16 janvier.