De la cohérence
Réussir à rendre compatible la cohérence avec l'innommable n'est pas un exercice aisé, pour la bonne raison que le premier mot relève d'une certaine logique, et d'une homogénéité avec les faits qui contredisent bien souvent la manière dont agissent ceux qui nous maltraitent, et parce que le mot innommable veut bien dire ce qu'il veut dire, inqualifiable, et qu'on ne peut nommer, en dehors des chemins balisés par la société, et ce qu'elle reconnait comme violence.
C'est pourtant ce qu'il incombe de tenter de faire pour les personnes subissant le harcèlement électromagnétique, réussir à prouver ce qui n'a pas forcément de logique, et dont les raisons nous échappent. Si les personnes ciblées avaient à faire à un simple harcèlement de voisinage, elles ne seraient pas forcément aidées, mais elles seraient entendues, comme on a fini par entendre le harcèlement moral au travail, et le harcèlement scolaire.
Mais étant donné le temps qu'il a fallu pour enfin décréter une loi contre le harcèlement au travail, 2012, et contre le harcèlement scolaire, 2014, on peut se demander combien il faudra encore de temps pour que des personnes qui se plaignent de recevoir des ondes électromagnétiques dans le crâne par des individus profondément malveillants ne soient enfin entendues.
Le harcèlement dont nous sommes victimes est doublement difficile à prouver parce que contrairement aux autres, il n'est pas seulement inaudible, il est nié. La passivité des autorités face aux autres formes de harcèlement relève du désintérêt pour le sujet, éventuellement un manque de volonté à s'y pencher, mais pas de leur négation. Concernant le harcèlement électromagnétique et/ou en réseau, leur non-reconnaissance pousse les cibles vers quelque chose de quasiment insurmontable dans le moment présent, car il ne s'agit pas tant de trouver quelqu'un qui soit enfin décidé à se pencher sur notre calvaire, encore faut-il déjà lui faire admettre son existence.
Parcours extrêmement difficile et extrêmement long, lequel portera peut-être un jour ses fruits, sans doute pas pour nous, mais pour les générations suivantes. C'est pour cela qu'il faut se battre, pour que cette ignominie soit reconnue au moment où celles et ceux qui nous suivent en seront victimes. Car il y aura d'autres victimes, une multitude, et nous sommes sans doute les pionniers dans notre tentative de la reconnaissance de cette forme de harcèlement. Il nous incombe donc de faciliter le travail pour les prochains. Ce n'est pas un devoir, juste une nécessité.