Convenables, forcément convenables !
Suite à la nuit du 4 au 5 décembre, assez terrible au niveau cardiaque, j'ai décidé le matin même, de mettre la radio dans ma salle d'eau, puis filmé dans la cour, et enfin en rentrant chez moi le soir, remis la radio dans le salon à un volume des plus corrects pour le commun des mortels, mais pas pour les voisins, harceleurs invétérés. D'ailleurs en remontant la rue, j'ai pu soupçonné la progéniture de la matriarche au 1er étage, un jeune homme d'une trentaine d'années, planté sur le balcon, et parlant à un ami qui déchargeait sa voiture juste en bas, devant chez moi.
Cela fait plusieurs fois déjà que je vois quelqu'un sur le balcon, toujours un homme, sans doute pour m'intimider. En passant devant celui qui sortait de sa voiture, sans le saluer bien sûr, j'ai pu l'entendre dire à celui sur le balcon qu'il était claqué depuis la veille au soir (et moi donc !), et eu juste le temps de l'apercevoir traverser la rue. Cela veut dire qu'il n'habite pas dans le même immeuble que celui des harceleurs, mais probablement un de ceux d'en face, ce qui expliquerait les bruits qu'il me semble entendre de ce côté de la rue à chacune de mes entrées et sorties.
Cela veut dire aussi que tout le monde ou presque se connait dans le quartier, et se cotoie d'immeubles en immeubles, super ! Tout est vérolé à 200 m à la ronde ! Le plus terrible c'est l'apparence de ces trentenaires, appartenant à première vue à la classe moyenne, voire aisée, habillés le plus convenablement du monde, la voix douce en se demandant mutuellement si la vie est belle, probablement issus d'une éducation basée sur certaines valeurs morales, chères aux trentes glorieuses, travail famille patrie semblant inscrit sur leurs traits immaculés.
Ils pourraient être mes cousins avec une éducation similaire à la mienne, malgré une classe visiblement supérieure à celle à laquelle j'appartiens. Tout cela n'est qu'hypothèse, basée sur quelques coups d'oeils jetés à la volée sur des individus dont j'essaie encore de comprendre les motivations.
Impossible de soupçonner ces deux amis de participer au harcèlement d'une femme seule, et de lui envoyer des tirs d'ondes électromagnétiques, à ce point violents vers le thorax qu'elle à bien pensé y rester la nuit précédente. Impossible aussi d'avoir une chance contre ce genre de personne, en raison du nombre, de ce qu'ils inspirent, de cette respectabilité qui transpire de tout leur être. Le nombre n'a pas toujours raison, mais quand il est cohérent, il n'y a rien de pire.
Le fait est que le visage de mes assasssins est à mille lieues de celle que l'on se fait de dégénérés, de tortionnaires, de ceux que j'appelle des crétins, des sans-couilles, et autres ordures qui me maltraitent.
Pourtant c'était bien eux, là, devant moi ce soir-là. Sans doute voulaient-ils me faire savoir à quel point je n'avais aucune chance contre eux, et à quel point je me fourvoyais en osant leur lancer à travers les murs, qu'un jour le temps me donnerait raison.