Harceleurs, violeurs de sommeil
Je ne sais si la deuxième affichette scotchée sur la vitre de ma fenêtre est à l'origine de mes dernières nuits blanches, mais les harceleurs sont plutôt en forme en ce moment, et ne tarissent pas de moyens pour me priver de sommeil. Les jours raccourcissent, les nuits sont plus froides, et je n'ai toujours pas mis le chauffage, je devrais donc non seulement supporter ma couette la nuit, mais même ajouter une couverture par dessus comme je le faisais avant qu'une armées de crétins ne décident de me pourrir mes nuits en transformant mon lit en bouillotte.
J'imagine, même si je n'ai jamais mis les pieds dans une cabine d'UV, que cela doit provoquer à peu près la même sensation, sauf que je ne bronze pas, je chauffe littéralement, mon lit chauffe, je transpire et je ne crois pas que ce soit les tirs d'ondes qui soient la source de ce moyen de chauffage d'un nouveau genre. C'est quelque chose de plus diffus, et distribué de manière continue vers mon lit, le tout agrémenté bien sûr de tirs d'ondes électromagnétiques, particulièrement intensifs dans la nuit de lundi à mardi, et me laissant dans un état lamentable au petit matin.
Par ailleurs, des individus continuent de se garer sous la fenêtre de ma chambre, le nez quasiment dans les affiches sur lesquelles je dénonce mon harcèlement, et à ce moment je ne peux m'empêcher de penser à la série “les envahisseurs” pour celles et ceux qui connaissent. Bref, aucune réaction à mes affiches desdits individus passant devant ma fenêtre, aucun regard, leur visage est hermétique, leur regard, bovin, leur attitude, faussement décontractée, à tel point que parfois je me demande si un de leur petit doigt ne va pas se lever, trahissant leur malveillance, sauf que ce n'est pas de la science fiction. Et nous ne sommes pas dans une série.
Quantité de personnes passent dans la cour, totalement imperméables (en apparence) à ce que j'ai pu écrire sur mes fenêtres. Aucun étonnement, aucune question, aucune réaction de leur part que devraient normalement susciter des mots lesquels les informent quelque part qu'on est en train de me tuer.