Reprise de la surveillance
Peu d'ondes la nuit dernière, sans doute le temps qu'il faut aux harceleurs pour remettre les choses en place. Quelles sont ces choses pour eux ? Un appareil high-tech servant à m'envoyer des ondes électromagnétiques tantôt courtes, tantôt longues, et plus ou moins douloureuses selon leur puissance vers ma pauvre boite crânienne, puis une multitude de petits effets aussi retors qu'improuvables savamment distillés dans mon quotidien pour le pourrir, voilà tout. Vous me direz, c'est déjà pas mal pour des gens parfaitement innocents en apparence, du moins aux yeux du plus grand nombre.
En rentrant du travail ce midi, un premier pion est arrivé et reparti comme il, en l'occurrence elle, est venue, dès que j'ai émergé de ma sieste avant de repartir travailler.
Il faut avouer que comme tête de pion il est difficile de faire plus convenable, une femme entre deux âges, parfaitement apprêtée, tenue sportive, lunette de soleil, sac noir, propriétaire d'une petite voiture blanche, bref, le tout irréprochable. Une madame tout le monde insoupçonnable, se contentant d'envoyer des ondes chatouilleuses sur le visage de la pouilleuse du rez-de-chaussée, moi-même, durant sa tentative de sieste.
J'ai au moins cent ans de sommeil à rattrapper, et fort heureusement, la gente dame garée sous mes fenêtres, en délaissant au passage le parking lui ouvrant grand les bras, n'a pas eu l'air de savoir trop comment se servir du matériel diabolique. Bien reçu quelques ondes m'invitant à me gratter le visage, mais fébriles. Madame fera mieux la prochaine fois, sans nul doute. En attendant, mission terminée, ben oui, je viens de me lever. Madame peut repartir, son esprit maton en paix.