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Harcèlement ÉlectroMagnétique et Collectif
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7 août 2016

Le quotidien d'une harcelée

  Avant, quand je traversais la route, j'avais cette fâcheuse tendance à ne pas attendre d'arriver au passage clouté pour m'engager sur la voie. Je jaugeais au feeling, et d'un coup d'oeil rapide la distance me séparant d'éventuels véhicules survenant au loin, et hop, je traversais de biais, impatiente et téméraire, mais j'étais habituée et jamais subi d'impair. Maintenant, je prends bien soin de me placer sur les clous, d'attendre non seulement que le feu pour voitures soit au rouge mais également celui pour piétons au vert. A partir de là seulement je m'engage.

  Avant, je pouvais me coucher et me lever à l'heure que je voulais, mettre de la musique et ouvrir grand les fenêtres, téléphoner à des amis ou à de la famille aussi souvent que je le voulais, me faire un jus d'orange au robot, me brosser les dents, prendre ma douche, monter des blancs au neige sans avoir rien à craindre. Je pouvais parfois me sentir prisonnière de ce que la société m'imposait mais le reste ne tenait qu'à moi et j'en profitais assez largement, insouciante et sans projet particulier.

  Avant, je pouvais dormir.

  Tout cela c'était avant, l'époque où j'avais la voix claire et une santé solide. Dans le premier logement où le harcèlement a montré ses crocs, j'ai dû décommander des visites, notamment celle de ma famille curieuse d'apprécier mes nouvelles pénates, et me savoir bien logée. En n'inventant aucun mensonge je leur ai dit que j'étais tombé sur des voisins crétins, et que je n'allais pas tarder à déménager, sans toutefois mentionner les ondes dont moi-même j'ignorais la teneur en n'en subissant que les effets. Mon père, compréhensif, avait lancé : “Quand tu tombes sur des cons, y'a que ça à faire, déménager !”.

  Huit mois plus tard, j'étais fière d'annoncer que mon nouveau logement était mieux que le premier, bien moins cher, et que je pouvais même apercevoir un petit bout de mer. Le harcèlement recommançant quasiment aussitôt, j'eus plus de mal à décliner la visite de ma famille, et finit par leur dire du bout des lèvres que j'étais à nouveau tombée sur des crétins, en précisant que cela pouvait arriver deux fois de suite, étant donné le monde dans lequel nous vivions, etc. Bref, je me perdais en généralités sur l'homme potentiellement mauvais pour faire passer la pilule.

  Mon père, encore une fois compréhensif m'avait dit : “Que veux-tu, tu n'as pas de veine, c'est tout !”. Dans mon logement actuel, j'étais sûre d'avoir trouvé la perle rare, because non mitoyen, mais j'ai fini enfin par comprendre que mon harcèlement ne relevait en rien de ce que ma petite pomme pouvait provoquer comme nuisance. Cette fois pour décliner le plus délicatement possible la venue de ma famille, j'ai dû commettre un pieux mensonge. Mon père, dès mon arrivée m'avait téléphoné en me demandant “ça va cette fois ? Tes voisins ne sont pas trop cons ?”, et là j'avais rétorqué que j'étais bien tombée, bien entourée aussi et que j'avais à faire à des personnes très cordiales, j'avais juste envie de leur crever les deux yeux, et d'empâler leur corps sur un pieux en hommage à Vlad Dracul, mais ça je l'ai gardé pour moi.

  Il me restait à trouver une raison valable de décliner la visite de ma famille, cette fois en leur disant que l'appartement était trop petit pour les recevoir, et que cette garçonnière ne valait pas la peine qu'on se déplace. Je sais aussi qu'il ne se passerait rien de bien méchant si ma famille me rendait visite et qu'elle ne serait sans doute pas en danger, mais la seule idée qu'un harceleur pose son regard de détraqué sur une personne qui m'est chère m'est tout simplement insupportable.

  Le harcèlement dont je suis victime nécessite de faire une croix sur sa vie d'avant, de prêter la plus grande attention à ce qui auparavant me semblait aller de soi, d'être extrêmement vigilante sur tout ce qui paraît normal pour tout à chacun mais qui pour moi peut s'avérer être un réel danger. Cela veut dire, marcher sur les trottoirs et rester toujours à proximité d'un support sur lequel on peut se retenir car le malaise et la chute, en raison des ondes électromagnétiques et de la fatigue récurrentes ne sont jamais loin.

  Cela veut dire aussi, chuchoter au téléphone les informations estimées importantes, faire extrêmement attention et en toutes circonstances à ce que je dis, blinder mon ordinateur de mots de passe d'au moins 20 caractères, et crypter systématiquement d'un mot de passe de la même longueur tout fichier et document. N'oublier jamais mon téléphone portable chez moi, éviter toute confidence à proximité d'autres personnes, ranger soigneusement tout papier, avoir toujours un coup d'oeil circulaire sur l'environnement immédiat dès que je sors de chez moi, veiller à éteindre tout appareil électrique non sécurisé par un interrupteur efficace, et une multitude d'autres petits détails crève-coeur qui achèvent de faire le deuil de ma vie d'avant. 

  Ou comment un être humain peut être condamné à la prison à vie, sans jugement préalable, et sans avoir commis aucun crime.

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Commentaires
M
Bonjour <br /> <br /> <br /> <br /> L'orsque je vous lis, j'ai l'impression que c'est moi qui écrit tellement je vis et ressens les mêmes émotions au quotidien.c'est fou ce que mes harceleurs ont réussi à faire de moi en si peu de temps (8 mois),je précise que je me suis rendu compte de leur manège un peu tard (tant mieu).Dès lors que mon fils qui a 20 mois a commencé à marcher c'est à partir de la qu'a commencé mon calvaire et c'est de pire en pire. Je ne sais pas ce qui pousse ce couple pourtant jeune (dans les 35 ans max) qui habite au dessous de chez à déverser leur mal être sur moi. Quand je pense que je faisais des gâteaux pâtissier sans me soucier des bruits générés par mes robots et que maintenant même ouvrir un robinet me stress cela m'attriste beaucoup. Ils ont réussi à avoir une emprise sur moi malgré moi. De plus je sais qu'ils ont des difficultés à avoir un enfant mais ce n'est pas une raison de détester les enfants des autres. Je dis ça parce qu'ils insultent les enfants de nos voisins quand ils passent près de leur balcon en rigolant ou en se chamaillant ou qui jouent dehors. J'ai l'impression qu'ils détestent les gens vivants. En tout cas ils ont un souci psychologique. Je cherche toujours à déménager mais les loyers dans ma ville ne sont pas donnés. Du coup en attendant je survie au lieu de vivre.
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