Le crétin et... sa perceuse
Mon travail me pousse à des horaires fixes, même si j'essaie parfois d'y échapper sachant que les harceleurs font le guêt. Si je dois donc sortir à heure fixe de chez moi pour aller travailler, en revanche, j'ai plus de largesse en rentrant, et peut donc me permettre quelques écarts d'horaire.
Cependant, les coups de perceuse m'attendent en rentrant chez moi quelle que soit l'heure. C'est là qu'il y a un côté amusant se mêlant au grotesque de la situation. J'imagine celui que je surnomme "sans-couilles 2", le harceleur se trouvant côté cuisine, attendre comme un nigaud, sa perceuse à la main, que je franchisse le coin de la rue pour déclencher l'appareil, et l'arrêter pile au moment où je referme la porte d'entrée. Ce matin, je suis ressortie pour vider les poubelles et hop, la perceuse s'est mis de nouveau en branle, jusqu'au moment où j'ai de nouveau franchi le seuil de chez moi.
A quoi ça rime ? A rien du tout, du moins juste à me faire sentir qu'on me surveille, mais cela je le savais déjà.
Et puis quoi ? Rien d'autre ? Ben, non. Juste un type, un crétin comme la société en fabrique à la pelle, n'ayant d'autre occupation que de guetter mes entrées et sorties pour déclencher son engin bruyant. Je le soupçonne d'ailleurs d'effectuer quelque transfert mental et pathologique entre sa perceuse et un autre outil, disons plus en rapport avec son anatomie.
Nul besoin d'être psychologue sexuel afin d'y voir clairement là un symbole phallique. Tiré par les cheveux, dites-vous ? Nan ! pas tant que ça ! Peut-être que le nigaud a besoin de cela pour parvenir au plaisir. Même sans couilles, à croire qu'il y a toujours moyen de se débrouiller.