Le, la, ou les capos de la nuit dernière
Difficile de savoir qui s'est retrouvé aux manettes dans le but de mitrailler mon pauvre crâne la nuit dernière. Comme il s'agissait d'ondes électromagnétiques de longue durée, fièvre et nausée se sont invitées au cœur de ce festival nocturne qui n'a fait sourire que les crétins.
Il ne me semble pas que papy ait participé à mes tourments, mais plutôt de jeunes enthousiastes à l'idée d'exercer leur petit crime aussi muet qu'invisible, et en toute quiétude.
Pas grave ! Pas grave non plus qu'une porte claque ce matin, pile au moment où j'ai eu cette audace de rentrer dans le hall de l'immeuble pour aller voir mon courrier, pas grave qu'une voiture fasse ronronner son moteur et finisse par se garer de manière bien crasse devant chez moi, pas grave que les roucoulements de tourterelles fictives se mêlent à mon harcèlement aussi criminel qu'improuvable. Pas grave que des dégénérés m'assassinent. Bien sûr, j'aurais préféré qu'ils aient une ceinture d'explosif solidement grippée à leur taille, et qu'ils crient «Allahou akbar» avant de se faire sauter et moi avec.
Dans ce cas précis, j'aurais peut-être fini par avoir gain de cause, à titre posthume, certes, mais c'est déjà ça. Mais non ! j'ai affaire à de bons français, bien de cheu nous, patriotes, bons citoyens, exemplaires même, honorant impôts et cotisations sans faillir, faisant partie du sacrosaint syndic, allant peut-être à la messe le dimanche, n'ayant jamais d'accident de voiture, peut-être quelques amis chez les élus, une solide famille, de solides amis, et des petits chiens, de ces petits corniauds ou teckels qui pissent partout, et ne chient pas moins, mais ce ne sont que de petites crottes Monseignôre, et leurs maîtresses de petites vieilles empreintes d'une telle bienveillance, qu'on leur accorde la non récolte des crottes avec un sourire.
Le clou de ce triste spectacle se trouvent dans les progénitures, élevées au bon grain de leurs honorables parents, et se permettant éventuellement de les relayer afin de me priver de sommeil, ce qui paraît bien modeste comme acte de nuisance, en comparaison de ce que je leur fait subir quotidiennement. En effet, j'avoue, je respire... tous les jours, à chaque heure, et à chaque seconde. Cela mérite bien quelque châtiment !