Dites-le avec des fleurs !
Après avoir été réveillée toute la nuit du 17 au 18 février dernier par des ondes électromagnétiques ininterrompues, en rentrant du travail le lendemain de ma nuit assassine, j'ai acheté des fleurs ! Je ne peux pas me le permettre trop souvent, mais c'est chaque fois doublement jouissif, déjà parce que les fleurs c'est joli, cela met un brin de soleil dans mon univers carcéral, et ensuite, j'ai remarqué que quand je ramenais des fleurs chez moi, aucune manifestation d'hostilité, chérie par mes harceleurs, n'intervenait. Pas de claquement de portière, pas de cri d'oiseaux, pas de coup de klaxon.
A vrai dire, je ne sais ce qu'il se passe sous leur crâne à ce moment précis où ils me voient revenir avec des fleurs, mais j'aime à penser que la sécrétion d'ocytocine est loin de les envahir, et qu'au contraire une certaine déconfiture les submerge. Peut-être aussi ne savent-ils pas ce que sont des fleurs, emprisonnés qu'ils sont dans leur monde monochrome consacré à nuire. Cela doit faire drôle tout de même, pour des regards désespérément noirs, de supporter d'un coup quelque chose de coloré. Je me mets un peu à leur place, et j'ai presque pitié ! Non, j'exagère. En fait je souris mes fleurs à la main. Encore un acte révolutionnaire ! Tout petit, mais je le prends comme tel. Disons que je fais ce que je peux avec ce que j'ai. Nul châtiment à l'horizon de prévu pour mes tortionnaires, mais ces quelques secondes là m'appartiennent.