Harceleurs aux multiples visages
C'est comme si l'immeuble était passé à la machine à laver et que du nouveau linge en était sorti. A part un ou deux visages, tous les autres ont changé, ainsi que les voitures. C'est comme si un nouveau parc automobile s'était créé dans la rue et la cour de l'immeuble en moins d'une semaine. Pourtant les harceleurs sont là, mais avec des nouvelles têtes. J'ai beau les filmer, chaque fois que je visionne le résultat, je me mets à la place du profane, et constate que toutes les images accumulées ne représentent aucune preuve, ni aucune menace pour celui ou celle qui ne connaît pas le processus, ni les moyens utilisés par le harcèlement en réseau. Pourtant les pions n'ont jamais été aussi présents, les visages toujours aussi hostiles, les tics omniprésents dans la journée, et les ondes électromagnétiques impatientes de se manifester dès le coucher.
Cela commence par une onde douce, puis une onde que j'appelle à déflagration, comme un coup de pistolet intracrânien. La plupart du temps, cela me provoque un claquement de dent, avec un son tout droit sorti de ma gorge que je ne peux réprimer. C'est très bref. Au cœur de la nuit viennent les ondes longues, comme si le bouton qui les actionnait ne revenait jamais au point zéro. Cela a pour effet d'embrumer le cerveau, et de le rendre extrêmement lourd, puis après mon réveil sonne parce qu'il est temps de se lever, et c'est à ce moment précis que je pourrais bien commettre un crime, mais bien sûr, je me ravise, mes harceleurs méritent mieux, en l'occurrence une petite chanson.