Nuit blanche

  Si mon dernier billet qualifie de nuit féroce celle de dimanche à lundi, quel nom donner à celle qui vient de passer ? Je me suis levée ce matin la tête en capilotade, sans pouvoir vraiment dire que je me suis réveillée puisque je n'ai tout simplement pas dormi. J'ai compté les heures et les minutes s'égrenant au fil des ondes me vrillant le crâne, avec pour toute compagnie une nausée clouant mon estomac au fond de mon ventre. Au matin, je pesais une tonne, et dans mon miroir j'avais au moins cent ans.

  Cette nuit donc, mes harceleurs ont semble-t-il décidés de procéder autrement, en utilisant des tirs d'ondes moins intenses que les précédents, mais en jouant les prolongations, si fait que l'essentiel de ma nuit s'est déroulé sous des ondes ininterrompues. Je ne sais lesquelles, des ultras violentes et courtes, de celles moins féroces et longues sont les plus dévastatrices sur l'organisme, mais l'issue reste la même, la privation de sommeil est une torture, d'autant plus quand on travaille le lendemain, ce qui était mon cas aujourd'hui. Je me suis contentée, en me rendant à mon travail ce matin, de regarder d'un œil mort les parents emmener leurs enfants à l'école, et d'errer toute la journée entre diverses tâches à accomplir, chacune se soldant chaque fois par un effort surhumain pour en venir à bout, dans l'impossibilité d'espérer parvenir le plus rapidement possible au soir pour dormir, dans le sens où je sais pertinemment que la nuit qui va suivre me réserve le même enfer que la précédente, à quelques variantes près.